Toussaint rouge

L'histoire d'une guerre occultée par l'épouvantail de la torture.


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Déclaration du FLN - 1er novembre 1954

Les nationalistes Algériens

Neuf hommes à l'été 1954 jettent les bases de l'action qui mènera à l'indépendance de l'Algérie, ce sont : Hocine Aït Ahmed, Ahmed Ben Bella, Krim Belkacem, Mostefa Ben Boulaïd, Larbi Ben M'Hidi, Rabah Bitat, Mohamed Boudiaf, Mourad Didouche et Mohamed Khider .

Ce sont tous d'anciens membres de l'Organisation Spéciale qui fut de 1947 à 1950 la branche armée clandestine du parti de Messali Hadj le MTLD.

Ils fondent le Comité Révolutionnaire d'Unité et d'Action (CRUA) qui deviendra en octobre 1954 le Front de libération nationale (FLN).

1er Novembre 1954

Près de 400 hommes participent aux attentats du 1er novembre[1] .

Les 30 attaques visent principalement des casernes, des postes de police et de gendarmerie, mais également Radio-Alger, des dépôts de carburant. Trois européens sont tués au cours de ces attaques, dont deux civils :

  • Laurent François, 22ans,  qui circule en voiture avec un ami, est la cible de tirs et abattu devant la gendarmerie de Cassaigne qu'il tente d'alerter.[2]
  • Guy Monnerot qui circule en bus dans les gorges de Tighanimine avec son épouse, tout deux instituteurs agés de 20 ans. Un groupe armé arrête le bus et fait sortir un dignitaire musulman le caïd Hadj Sadok ainsi que le jeune couple. Le caïd est abattu ainsi que Guy Monnerot alors que son épouse est blessée à la cuisse. Le bus repartira avec le corps du caïd, les deux instituteurs étant laissés au bord de la route. Le médecin qui examinera Jacqueline Monnerot dira qu'elle a été violée, ce dont elle se défendra. [3]

La consigne initiale était de ne tuer aucun Européen, le cas des époux Monnerot est le signe précurseur de la folie meurtrière qui ciblera la minorité européenne à l'été 55.

Bandoeng

En avril 1955 une représentation FLN est incorporée à la délégation Egyptienne présent à la conférence de Bandoeng. Outre les rencontres avec des personnalités comme Ho-Chi-Minh, Chou-En-Laï ou Nehru, les membres du FLN , Aït Ahmed et Yazid obtiennent via Nasser le déblocage par le prince Fayssal d'Arabie de 100 millions de francs d'alors. [5]

L'accélération des réformes

Le gouvernement Français de  Pierre Mendès France accélère les réformes visant augmenter la proportion de musulmans dans l'administration et accédant aux études supérieures.

En Algérie, on compte en 1955 4.400 étudiants Européens contre 600 étudiants musulmans, ce qui ramené à la population globale donne respectivement un taux de 4,4‰ et 0,06‰[7].
L'accès aux études supérieures concerne à cette époque peu de personnes en France. Si au début des années 2000 on compte environ 2,2 millions d'étudiants soit un taux de 37‰, en 1960 on en comptait 310.000 sur une population de 45 millions soit un taux de 7‰.  [6]

L'administration est uniquement composée d'Européens[6]. Ce constat est fait considérant la séparation de statut personnel, ce qui en exclut la structure traditionnelle des caïds, grades champêtres et autre personnel pourtant de fonction administrative. D'autre part la garantie d'accès à ces postes doit aussi pouvoir être ouverte aux femmes ce qui implique leur émancipation et révolutionner leur statut dans la société musulmane traditionnelle. 

Le gouvernement Pierre Mendès France augmente les effectifs militaires de 56 000 à 83 000 hommes à février 1955.   [4]

 

  1. Les fils de la Toussaint Yves Courrières p.319
  2. ibid p.319
  3. ibid p.430
  4. G. Pervillé, "De l'Empire français à la décolonisation", 1991 ; p.170
  5. »Bandoeng trente ans après », Jeune Afrique, 22 mai 1985
  6. http://www.education.gouv.fr/cid5498/les-etudiants.html
  7. B. Stora "Histoire de la guerre  d'Algérie"2004. Stora ne cite que les proportions d'étudiants dans chaque groupe ethnique et non la population totale en terme de chiffre. Cela met en lumière une disproportion évidente, mais évite de souligner l'accès de l'enseignement supérieur aux étudiants musulmans qui sont en effet 600 à accéder à des postes d'avocat, médecin ou enseignant. Les Européens d'Algérie sont eux même moins bien représenté dans l'enseignement supérieur que la moyenne nationale.

 


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Last updated: 08/11/11.